Lanius ludovicianus ssp.
Statut de l’espèce : espèce en voie de disparition au Canada
Mesures nécessaires : élevage pour la conservation et augmentation de la population
Depuis 2003, Wildlife Preservation Canada mène l’effort de rétablissement visant cet oiseau chanteur gravement en péril. Selon une enquête menée en 2015 on estime qu’il reste environ douze couples reproducteurs sauvages dans quelques endroits isolés de l’Ontario.
Aperçu
La pie-grièche migratrice est un oiseau chanteur de taille moyenne, un peu plus petite qu’un rouge-gorge. Comme sa cousine plus grande, la pie-grièche grise, la pie-grièche migratrice se sert de son bec crochu pour abattre les souris, les grenouilles, les sauterelles, les scarabées et d’autres petites proies, ce qui fait de ces deux espèces les seuls vrais oiseaux chanteurs prédateurs. Étant donné qu’elle n’a pas de serres fortes pour saisir ses repas, la pie-grièche empale ses proies mortes sur des épines d’arbrisseaux ou du fil de fer barbelé pour ensuite déchirer des morceaux suffisamment petits à l’aide de son bec.
Il y a douze sous-espèces distinctes de pie-grièche migratrice en Amérique du Nord, toutes pratiquement identiques d’apparence. De celles-ci, on en trouve deux, dont la pie-grièche migratrice de l’Est, au Canada. Les populations canadiennes sont migratrices, alors que de nombreuses populations états-uniennes ne le sont pas. L’endroit où la pie-grièche migratrice de l’Est canadienne passe l’hiver demeure en grande partie un mystère.
Habitat
La pie-grièche préfère les espaces découverts plats de la prairie où se trouve des arbres et des arbrisseaux dispersés, qui fournissent des sites de nidification et des perchoirs. On trouve souvent la pie-grièche dans les alvars : des habitats uniques composés de sols peu profonds recouvrant un soubassement calcaire, donnant lieu à des prairies à herbes courtes naturelles. Ailleurs, l’élevage du bétail et les pâturages aident à garder l’herbe courte, facilitant la chasse de ses proies.
Aire de répartition
À l’origine la distribution de la pie-grièche migratrice de l’Est s’étendait du Manitoba au Nouveau-Brunswick et jusqu’au nord-est du Texas dans le sud, l’ouest de la Caroline du Nord et le Maryland. Aujourd’hui, les populations canadiennes de pie-grièche migratrice de l’Est se limitent à quelques petites zones isolées en Ontario. Ceci comprend les plaines calcaires de Carden et de Napanee, où on trouve toujours des couples reproducteurs. On voit parfois des individus ou des couples reproducteurs sur la plaine de Smiths Falls, dans les environs de Pembroke et de Renfrew, dans les comtés Grey et Bruce sur la péninsule Bruce, ainsi que sur l’île Manitoulin. Il y a lieu de penser qu’au moins quelques individus passent l’hiver dans le sud-est des États-Unis, migrant en Ontario en avril pour la saison de reproduction.
Menaces
Les causes du déclin persistant dans les populations de pie-grièche migratrice de l’Est sont mal comprises. Historiquement, la plus grande menace a été la disparition et la fragmentation de la prairie dont elle dépend. Ceci s’explique par la succession naturelle et les changements dans l’utilisation de la terre, notamment la conversion de pâturages et de prairies de fauche pour les cultures, ce qui exige d’enlever les haies, les arbrisseaux et les arbres qui sont essentiels au mode de vie de la pie-grièche. Les véhicules motorisés représentent un autre problème qui pourrait devenir sérieux. Les pies-grièches se perchent souvent sur les clôtures et les lignes de services près des chaussées et parfois entrent en collision avec les voitures et camions qui passent. L’utilisation de pesticides pourrait également être un facteur. Cependant, le premier facteur qui entraîne le déclin de la pie-grièche de nos jours semble se trouver soit sur ses voies migratoires soit dans ses zones d’hivernage, réduisant le nombre d’oiseaux qui retournent en Ontario chaque printemps pour la reproduction. Dans les zones d’hivernage, il est probable que les oiseaux migrateurs font face à une pression supplémentaire : la compétition avec les pies-grièches non migratrices pour des ressources.
Actions recommandées pour le rétablissement de l’espèce
La stratégie nationale de rétablissement de la pie-grièche migratrice de l’Est demande de nombreuses mesures de conservation, y compris une gestion de l’habitat, l’élevage pour la conservation et pour la relâcher dans la nature, ainsi que des études sur les voies migratoires et les zones d’hivernage de la pie-grièche.
Ce que nous faisons
Découvrez comment Conservation de la faune au Canada aide à sauver la pie-grièche migratrice de l’Est et d’autres oiseaux du Canada et comment vous pouvez faire la différence.
Renseignements supplémentaires
Profil d’espèce en péril fédéral : la pie-grièche migratrice de l’Est